CESAR

César Baldaccini (1921-1998) né dans les bas quartiers de Marseille de parents originaires de Toscane (Italie)

Un demi-siècle d’une carrière intense, avec ses compressions automobiles, ses expansions en mousse polyuréthanne et ses empreintes moulées. Il est le prototype du sculpteur de la société industrielle « le Michel-Ange de la ferraille » selon les inconditionnels, toujours en quête de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux. Il a enfin réussi à imposer son style dans les années 60 au sein de la grande famille des nouveaux réalistes, aux côtés de Klein, Arman, Spoerri, Tinguely …

Ce roi de la récup’, créateur des « poules », du « Centaure » en hommage à Picasso, fut également une émanation de la société du spectacle, un artiste à la mode. C’est lui qui donna son nom aux fameux trophées cinématographiques en créant la petite compression qui récompense depuis 1977 le 7e art.

Il est l’image d’un homme profondément ancré dans son époque mais pétri de ses contradictions. « J’ai eu plusieurs vies, plusieurs maisons, plusieurs époques, déclara-t-il un jour. Je demande seulement qu’il y ait plusieurs lectures : on y trouvera l’académie, le besoin de renouvellement, le quotidien, le témoignage face à la civilisation industrielle, la révolte contre l’académisme, contre l’abstraction, l’appropriation du réel, la fascination des matières nouvelles, mon désir de remettre de l’ordre, mon besoin de détruire, de reconstruire. »

Après des études aux Beaux-Arts de Marseille, de 1935 à 1939, puis de Paris, de 1943 à 1947, César rencontre Pablo Picasso et Germaine Richier, et habite pendant un certain temps dans le même immeuble qu’Alberto Giacometti. Ces trois artistes exerceront une forte influence sur le début de son œuvre. César réalise à cette époque ses premières sculptures en fer et en plâtre. À partir de 1956, il se lance dans la soudure de morceaux de métal de récupération, créant des figures imaginaires, figuratives et semi-abstraites d’insectes, de mammifères et de nus.

Influencé par le Nouveau Réalisme, qui puise son inspiration dans la vie urbaine, il commence à produire en 1960 ses célèbres « compressions dirigées », donnant naissance à des ensembles denses, à partir de châssis de voitures et d’objets métalliques passés au marteau-pilon. César est, dès cette époque, considéré comme l’un des plus importants sculpteurs français de sa génération.

Son œuvre peut être admirée, entre autres, au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, sur sa tombe, au cimetière Montparnasse, sur l’esplanade de la Défense, ou encore à Marseille, sur l’avenue de Hambourg, près du MAC et au Centre Bonneveine.

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