MIOTTE Jean

Jean Miotte, (1926-2016), est un précurseur de l’art abstrait informel et est souvent associé au courant de l’Abstraction Lyrique, partageant un attrait commun pour la gestuelle et la forme calligraphique. Après avoir obtenu un baccalauréat en mathématiques, Miotte choisit de se consacrer à la peinture. Il débute en tant que figuratif avant de s’immerger dans l’abstraction, fréquentant les ateliers d’artistes tels qu’Ossip Zadkine et Emile Othon-Friesz, où il s’éduque aux nouvelles tendances de l’Avant-Garde française.

En 1950, à l’âge de 24 ans, Miotte peint sa première toile abstraite, inaugurant ainsi une carrière artistique prolifique qui le mènera à établir des ateliers à Paris, New York et Hambourg. Il expérimente diverses techniques, notamment la peinture au goudron, avant de se concentrer sur la spontanéité lyrique et l’utilisation de la couleur dans ses compositions.

Au fil des années, Miotte élargit sa palette, passant des tons sombres aux couleurs vives, s’inspirant des maîtres tels que Léger, Matisse et Delaunay. Dans les années 70, influencé par la philosophie orientale, il adopte une approche plus sobre, utilisant principalement l’acrylique et réduisant sa palette à quelques couleurs clés.

Pendant cette période, Miotte explore également d’autres supports et techniques artistiques, allant jusqu’à créer des sculptures. Toutefois, c’est l’acrylique sur toile qui demeure sa préférence, avec des œuvres monumentales où il sépare la couleur et l’écriture, adoptant ainsi une esthétique rappelant la calligraphie chinoise.

L’art de Miotte, caractérisé par un intense colorisme et une gestuelle expressive, trouve rapidement un écho favorable. Ses œuvres sont acquises par des institutions renommées, et il fonde sa propre Fondation à Fribourg, en Suisse. En 2002, un musée dédié à son œuvre est inauguré à New York, au Chelsea Museum, témoignant de la reconnaissance internationale de son talent.

Jean Miotte décède en 2016, laissant derrière lui un héritage artistique remarquable, marqué par une exploration incessante de la couleur, de la forme et de la gestuelle dans l’art abstrait.